Le guide de l’investissement en bourse – Stock Picking
Le guide de l’investissement en bourse – Stock Picking
Ce guide de l’investissement sera composé de 3 parties.
- 1ere partie : Diversification VS concentration
- Qu’est-ce que la diversification ?
- La diversification : Un objectif absolu ?
- L’exemple de l’ile
- L’erreur de la diversification précoce
- 2eme partie : Value, Growth, High Dividend & Dividend growth
- Les différents types d’actions
- Comment trouver des idées d’actions
- 3eme partie : La checklist de l’investissement en action
Le guide de l’investissement en bourse Partie 1 : Diversification VS concentration
Qu-est-ce que la diversification ?
L’idée pour beaucoup d’investisseurs c’est que la diversification peut se faire de deux manières par zone géographique et par secteur. En réalité, la plupart des investissements sont concentrés directement et indirectement (via etf/ fonds) en Amérique et en Europe dans la majorité des cas sans même s’en rendre compte. Il est par conséquent plus important de se diversifier par secteur, mais ce n’est pas tout, il faut que ces secteurs soient décorrélés.
La diversification sectorielle et géographique est-elle assez ? Non ! Il y a aussi la diversification … Par type d’actifs : Matieres premieres, Obligations long terme, obligations court terme, actions, l’immobilier, métaux précieux …
Aaaaah mais ce n’est pas tout ! On peut encore se diversifier par capitalisations boursières. Les petites, moyennes et grandes capitalisations…
Oui mais ce n’est pas tout ! On peut aussi se diversifier par critères ESG, ISR, CEO femmes….
Bref avec la diversification, on n’en finit jamais. On peut toujours en faire plus, mais en est-ce vraiment la peine ?
Une note d’attention sur la diversification géographique :
L’analyse macro-économique est très utile pour les entreprises basées dans des pays à risques. Les entreprises n’ont en effet aucun pouvoir sur la legislation d’un pays, elles la subissent. Les risques sont élevés pour les entreprises dont les gouvernements sont instables, ou autoritaires.
Il faut prendre les risques geo – politiques au sérieux. Il est important de se renseigner sur l’évolution du PIB, du chômage et de la politique menée par un pays.
Exemple : les mesures récentes chinoises ont très fortement impacté leurs entreprises (Alibaba, Tencent, Nio, Bidu…). Et par conséquent les etfs, fonds et entreprises qui comptent sur le marché chinois ont été sévèrement impactés.
Il faut donc se poser les questions suivantes lorsqu’on investit dans un pays étranger :
- Quel est le niveau de corruption ? Est-il Faible, moyen, élevé ?
- L’environnement législatif est-il fiable ?
- Le gouvernement a-t-il des mesures accueillantes ou fermées aux investisseurs étrangers ?
La diversification : Objectif absolu !
C’est bien connu, dans le monde de la finance la diversification est reine. Elle est prônée par des investisseurs économistes tel que Ray Dalio. Sauf qu’en pratique, ces investisseurs qui ont une volatilité ou un max drawdown moins élevé font rarement mieux que le marché.
Pour faire court, la diversification permet de limiter les risques. Certains secteurs sont plus ou moins corrélés avec le marché. Posséder des secteurs qui bougent de manière opposée permet d’être un peu « gagnant’ dans tous les cycles économiques. Elle permet de préserver un capital, et de le faire croitre doucement mais surement.
La diversification a donc tout son sens lorsqu’un investisseur a un énorme capital, qui lui permet déjà ou pratiquement d’en vivre. Comme par exemple un investisseur qui se rapproche de la retraite devrait graduellement se tourner vers des actifs et des secteurs moins risqués afin de percevoir une rente sereine. Les secteurs les plus « défensifs » sont ceux de la santé, des utilitaires/eau, et la consommation non cyclique. Ce sont des entreprises utiles peu importe le cycle économique. Elles sont d’ailleurs d’excellentes valeurs refuges en période de récession.
Un investisseur jeune, lui, a très peu de capital et devrait au contraire chercher à le faire croitre le plus rapidement possible. La tolérance au risque pour quelqu’un qui est à 40, 30 ou 20 ans de la retraite n’est évidemment pas la meme; qu’une a 10 ou 5 ans de la retraite. Cependant c’est toujours une bonne idée d’avoir un quart voire un tiers de son portefeuille dans des valeurs moins volatiles.
L’exemple de l’ile :
Imaginez deux entreprises sur une ile
- Un hotel au bord de mer. Elle fonctionne très bien lorsqu’il fait beau, mais a peu de clients quand il pleut.
- Une entreprise de parapluie. Elle fonctionne très bien quand il pleut, mais elle est en perte quand il fait beau.
L’investisseur diversifié voudra posséder les deux entreprises et jouera sur les deux tableaux. Que le temps soit bon ou mauvais il gagne de l’argent. Mais il en gagne beaucoup moins quand il fait beau car les revenus de l’entreprise de parapluie tirent sa moyenne à la baisse.
L’investisseur qui cherche la performance et la croissance de son capital comprend une chose. Sur cette ile, il fait beau les trois quarts de l’année. Il préfère alors concentrer son capital sur hôtel, car il sera gagnant la majorité de l’année.
L’erreur de la diversification précoce
La diversification est en soit une très bonne chose. Cependant il faut savoir l’utiliser au bon moment. Être sur plusieurs secteurs, pays ou actifs est une très bonne chose. Par contre il est inutile voire même contre-productif de vouloir absolument être sur diversifié en cherchant à toucher absolument tous les secteurs, toutes les zones géographiques, tous les actifs.
Warren buffet, le père de tous les investisseurs de type « value » le dit lui-même :la diversification c’est pour les ignorants qui ne savent pas ce qu’ils font. Un investisseur qui sait ce qu’il fait et qui a confiance dans ses choix n’a pas besoin de toucher à tous les secteurs ou zones géographiques qui existent.
Pour conclure : Un peu de diversification oui, mais pas trop surtout lorsqu’on cherche à se construire un capital.
La diversification OUI ABSOLUMENT, lorsqu’on se rapproche de son objectif et qu’il faut commencer à sécuriser son capital et ses rentes.
Le guide de l’investissement en bourse Partie 2 : Value, Growth, High Dividend & Dividend growth
Nous avons parlé des différents secteurs et leur importance à être décorrélés.
Il existe également différents types d’actions.
- Les actions de valeur : Qu’on achète en dessous de leur valeur nette comptable. On compte majoritairement sur les plus-values réalisées.
- Les actions de type croissance : Qu’on achète souvent avec une forte valorisation causée par une croissance des revenus largement au-dessus de la moyenne. Elles ont la particularité d’avoir une très bonne performance en période de taux d’intérêts bas. Elles ne sont parfois pas encore rentables et se financent exclusivement par la dette. La remontée des taux peut les impacter significativement.
- Celles à rendement (dividendes) : Les entreprises sont souvent matures, elles ne sont pas capables de réinvestir leurs bénéfices de façon efficace et décident alors de les distribuer aux investisseurs. Oui oui vous avez bien lu, les actions a forts dividendes sont souvent un signe d’incompétences (et je m’expliquerai sur le sujet un peu plus tard). Oui je sais je sais, je suis un vrai sadique avec vous. J’appuie là où ça fait mal, mais promis c’est pour votre bien.
- Les actions a dividendes croissants: Le creme de la creme des future rentiers. Ce sont des actions qui versent des dividendes faibles, mais avec une très forte croissance du dividende. Vous sentez bien le type d’actions avec un point de vue super biaisé ? Bah vous avez totalement raison ! Ces actions réinvestissent de façon efficace la majorité de leurs bénéfices et en distribuent une faible partie. Elles augmentent leur distribution en même temps que leurs revenus s’accroissent.
- Pour faire court l’investisseur profite d’une performance plus élevée que les entreprises à rendement. Puis au fur à mesure que l’entreprise gagne en maturité, le dividende devient de plus en plus intéressant. L’investisseur profite d’une très forte plus-value pendant toute la vie de l’investissement, puis au moment de la retraite perçoit une bonne rente issue des dividendes. Et voilà, avec une explication c’est quand même mieux ! Pourquoi acheter une action en fin de vie et avec peu de croissance lorsqu’on peut posséder des actions vivantes, dynamiques qui grandissent avec nous ? 😉
Après cette introduction pas du tout biaisée hein, n’est-ce pas ? On en conclue (par la force) que les actions à dividendes croissants répondent a pas mal de besoins d’un futur rentier.
- Bonne santé de l’entreprise
- Réinvesti efficacement ses résultats
- Une croissance qui se traduit souvent dans le court de l’action
- Une rente progressive qui augmente fortement d’année en année
Toujours pas convaincu ? Je vous laisse jeter un coup d’œil à cet article : 15 Actions pour un portefeuille mixant dividendes et croissance (guidedurentier.fr)
Bon après, il faut être totalement honnête, il y a des entreprises hybrides qui tombent sous plusieurs catégories. Par exemple Microsoft et Apple, sont à la fois des dividendes croissants, des actions de type croissance, et également des entreprises de valeurs possédant un avantage compétitif. Elles sont tout aussi intéressantes !
Comment trouver des idées d’actions ?
Peter Lynch et Warren Buffet sont d’accord pour affirmer qu’il faut investir seulement dans son domaine d’expertise, dans ce que l’on comprend.
Cela peut être parfois très simple : Voici quelques questions exemples que vous pouvez vous posez :
- Quel est mon système d’exploitation favori/ le plus utilisé ? Microsoft
- Quelle est la marque de téléphone qui me vient à l’esprit ? : Apple
- Quel est mon moteur de recherche favori ? Quelle est ma marque de téléphone (Google pixel) ? Quel est ma plateforme favorite pour apprendre( youtube) ? : Alphabet (Google)
- Où est-ce que je préfère passer mon temps libre ? Netflix
- Quelle est ma marque de vêtement favorite ? Nike, LVMH… etc
- Quel est mon réseau social favori ? Méta Platforms (Instagram, Facebook, WhatsApp, New horizons)
Une autre idée, c’est de regarder les actions détenues par les etfs/ fonds a themes ou secteurs qui nous plaisent. Exemple : Je cherche des idées d’actions européennes dans le secteur technologique. Je cherche alors sur internet les actions détenues par l’etf Lyxor stoxx europe 600 Technology. Je regarde individuellement les 10 à 20 premieres lignes et je note celles qui pourraient éventuellement me plaire après avoir jeté un coup d’oeil a leur historique.
Il suffit de jeter un coup d’oeil a la performance cumulée sur ces 5 dernières années. Si la performance est plus élevée que votre indice de référence exemple le s&p500, c’est un bon signe. Cela veut dire qu’il y a plus d’acheteurs que de vendeurs.
La performance seule ne suffit pas, nous traiterons dans la prochaine partie ; la checklist de l’investissement. Nous y verrons les différents ratios qui détermineront si l’action est à acheter ou non.
Le guide de l’investissement en bourse Partie 3 : La checklist de l’investissement en action
Comment choisir une entreprise de qualité avec du potentiel ?
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes ?
Comment limiter ses risques ?
Pourquoi la plupart des investisseurs sous-performent ?
Nous allons répondre progressivement à toutes ces questions à l’aide d’une checklist. Dès lors qu’une action ne répond pas à un critère, on l’élimine.
Spoiler alert beaucoup entres vous ne vont pas être contents. On va éliminer bien des actions adorées par les français telles que Total, Orange, Carrefour… Ce sera pour le bien de votre portefeuille. Les explications suivront, bonne lecture !
Pour en revenir au sujet, les erreurs les plus fréquentes sont de se focaliser sur le taux du dividende et sur le nom de l’entreprise. Il existe en effet énormément de facteurs à prendre en compte avant de choisir une action. C’est ce que nous allons voir, sous une forme originale : La checklist.
Je précise que l’on va traiter de stock picking, l’objectif est donc ici de battre le marché. On va donc aller contre la majorité des croyances des investisseurs. Ce sont bien sur des conseils, vous n’êtes pas obligé de les suivre à la lettre.
Premièrement : La performance globale (plus-value + dividende)
- Il faut regarder la performance globale. Personnellement je regarde la performance cumulée du cours sur 5 ans, si elle est de moins de 30% je l’élimine de ma liste et je passe à autre chose. En effet, recevoir des dividendes c’est bien. Mais il faut également que le cours de l’action s’apprécie de façon à surpasser l’inflation.
- Si votre objectif est de surperformer l’indice, je vous recommande d’éliminer les actions qui ont sous performé leur Indice sur le long terme. Alors oui, « les performances passées ne présagent pas les performances futures ». Un prix à la hausse signifie tout de même qu’il y a plus d’achats que de ventes et c’est un bon signe. Une valeur constamment à la baisse est alarmante. *tousse* *Orange* *tousse*. Pourquoi des investisseurs se débarrasseraient ils d’une « bonne valeur » avec de « bonnes perspectives d’avenir » sur le long terme ?
- Il se peut qu’une valeur soit actuellement décotée (investissement de type « value »), sauf qu’il existe ce que l’on appelle le « value trap » dans le jargon financier. Qu’est-ce qu’une Value trap ? C’est une valeur qui semble décotée par rapport à certains ratios (PER, Price to cash-flow, prix sur valeur net comptable) … Mais qui au final reste décotée sur une très longue durée. Souvent l’investisseur rachète à la baisse et s’autopiège en achetant une valeur qui ne fait que stagner ou baisser.
Petite note : Les opportunités d’une décote temporaire
- Une entreprise peut être temporairement décotée suite à une mauvaise nouvelle ce qui peut être une opportunité d’entrée. Exemple suite au krach artificiel covid, Total avec un PRU de 25€ aurait été une excellente opportunité. Mais à son cours actuel de 42€, sans décote, la réflexion se fait…
- Exemple ci-dessous je compare l’action favorite des français Total a son indice a l’aide d’un etf lyxor cac40. Sur le long terme (5ans) on peut voir l’énorme différence de performance. Alors oui ses dividendes « élevés » de 6.6% annuels versés trimestriellement sont pratiques, mais peu rentables face à un simple etf cac40 qui verse 2.2% de dividendes annuels tout en écrasent la performance de Total. On peut également voir que sur les 3 ans avant covid, la valeur oscille entre 42 et 50 euros.
- En règle générale, les dividendes sont bien, mais la performance globale (plus-value + dividendes) c’est beaucoup mieux. Pourquoi prendre une action qui sous performe de très loin le marché ? Alors qu’un simple etf permettrait de gagner plus ?
Premièrement (suite) : Le piège de l’avantage fiscal (PEA)
- Il faut absolument arrêter de se focaliser sur le PEA. Oui les avantages fiscaux sont bien, mais vous êtes limités aux marchés européens. De plus vous subissez un prélèvement à la source sur les dividendes reçus des actions européennes (non françaises) non remboursables. Oui, sous un PEA vous subissez un prélèvement à la source sur les dividendes sur vos actions belges, espagnols, allemandes, hollandaises… Il est donc important de vous renseigner sur le taux de prélèvement à la source dans les autres pays européens.
- Vous êtes donc limités aux actions françaises qui ont une fréquence de distribution faible (une, voire deux fois par ans, hors des exceptions qui se comptent sur les doigts d’une main : Total, Abc arbitrage, STM…). Alors oui je vous vois venir « on pourrait acheter des etfs synthétiques S&p500 PEA » pour acquérir des actions non françaises, mais la sélection d’etf n’est pas le sujet de cet article, on traite ici de la sélection d’actions de qualités : Le stock pick
- Ce que je vais dire va en choquer » plus d’un, mais le meilleur ami du rentier ce n’est pas le PEA mais bel et bien le CTO. Il suffit de comparer un etf monde avec un etf cac 40, ou un etf s&p500 avec le cac40 pour voir que les autres marchés superforment le marché français. Les actions américaines superforment les actions françaises et ont une fréquence de versement de dividendes trimestrielles voire mensuelles. Mieux vaut payer un peu plus d’impôts sur les dividendes, mais avoir une performance globale et une fréquence de distribution de dividendes plus élevée. Tant que vous ne vendez pas vos actions vous ne payez pas d’impôts sur la plus-value, ce qui limite vos impôts seulement aux versements de dividendes.
Deuxièmement : Le payout ratio est-il soutenable sur le long terme ?
Le dividende est-il soutenable sur la durée ? Quel est le ratio de versement ( payout ratio) de l’entreprise ?
Généralement il faut éviter les actions qui versent plus de 65% de leurs bénéfices. (Non valable pour les pétrolières et foncières qui versent généralement plus de 90% des bénéfices aux actionnaires). Il faut que l’entreprise réinvestisse un minimum en elle-même, si elle ne le fait pas c’est un signe que l’entreprise est totalement mature et qu’elle n’a aucune croissance à espérer. Avoir des dividendes c’est bien, mais détenir une action qui a un futur c’est mieux.
Vous pouvez trouver l’information sur des sites gratuits comme « yahoo finance » dans l’onglet » statistiques », dans le tableau » dividends & splits »
Troisièmement : Le business sera t’il toujours viable dans 15 ans ?
Le business de l’entreprise est-il viable ? A-t-il un futur ? Sera t’il présent dans 15 ans ? Si la réponse est non, on l’élimine.
Si vous ne comptez pas détenir une action pendant une dizaine d’années, ce n’est pas la peine. L’investissement serein se fait sur du long terme, les dividendes n’ont pas leur place dans une stratégie a cours ou moyen terme.
Pour vérifier la croissance il faut regarder l’évolution du chiffre d’affaires et le résultat net sur les cinq dernières années. La tendance est-elle globalement à la hausse ? Est-elle en stagnation ou en baisse ?
Le résultat net peut baisser à cause d’investissements, il faut dans ces cas regarder le chiffre d’affaires et les marges opérationnelles.
Une autre façon simplifiée est d’observer l’évolution du BNA (bénéfices par actions).
Si l’entreprise stagne ou baisse, on l’élimine de la liste.
Exemple : LVMH, on peut voir que depuis 2017 tous les résultats sont en hausses (sauf année covid 2020). L’entreprise est donc globalement en hausse ce qui signifie des perspectives d’avenir globalement bonnes.
Quatrièmement, le dividende est-il croissant ?
La croissance du dividende est en fait le taux d’augmentation moyen d’une année à l’autre.
Notre objectif est de recevoir un dividende qui augmente plus rapidement que l’inflation afin de ne pas perdre de pouvoir d’achat d’une année à l’autre. Un taux de croissance du dividende d’au moins 5% par an est appréciable.
De la même manière il faut vérifier la pérennité du dividende en observant son historique, y a-t-il eu des coupures ou réductions de dividendes ces 5 dernières années ? Oui, même sous covid, car cela veut dire qu’à la prochaine pandémie vos rentes sont à risques. Mieux vaut avoir des entreprises résilientes aux pandémies. Si l’entreprise ne répond pas aux critères cités, on l’élimine.
Vous pourrez trouver la croissance annualisée moyenne sur 5 ans sur investing.com dans l’onglet « Profil Financier », puis sous onglet » Ratio ».
Vous pourrez trouver l’historique de versements sur des sites come moning.co.
Cinquièmement : L’entreprise peut-elle croitre sans avoir un recourt excessif a la dette ?
L’entreprise est-elle surendettée ? Ou compte-t-elle trop sur des financements extérieurs pour financer son activité ?
Il faut un ratio dette sur capitaux propres inférieur à 70%, voire 50% pour les profils plus prudents.
Une entreprise trop dépendante de la dette peut avoir de gros problèmes en cas de manque de financement extérieur ou de hausse des intérêts. Une entreprise avec un ratio supérieur à 70% (hors foncières et pétrolières car cas particuliers) on l’élimine.
Le point facultatif, la fréquence de distribution :
L’entreprise verse t’elle des dividendes une fois par an ou deux fois par an comme la plupart des entreprises européennes ? Verse t’elle trimestriellement ou mensuellement comme la plupart des entreprises américaines ? Si vous cherchez à être rentier il est évident que les entreprises américaines vont être plus intéressantes pour vous. Elles ont des fréquences de versement idéale et une meilleure performance. Si vous ne cherchez pas des dividendes fréquents mais un avantage fiscal quitte à être moins performant, les entreprises européennes sous un pea sont idéales pour vous.
Sixièmement, qu’elle est la performance globale de l’entreprise ? (On revient sur le premier point)
Bon il faut l’avouer si l’entreprise en question atteint le 6eme point, c’est qu’elle est vraiment solide. Solide oui, mais vaut-elle le coup ?
J’utilise beaucoup Google finance et je compare l’entreprise analysée a un etf s&p500. Si globalement, elle est moins performante qu’un tracker, pourquoi s’embêter avec ?
Avec du recul, si l’on souhaite performer comme le marché, autant acheter un etf qui représente le marché. Si on s’embête avec du stock picking c’est qu’on souhaite faire au minimum un peu mieux non ?
Dans cette partie, je vais me faire détester parce que je vais vous dire ce qu’absolument personne ne veut entendre. Spoiler alerte, Ames sensibles s’abstenir de lire la suite, les 5 étapes précédentes suffisent pour vous aider à améliorer vos choix.
Un rappel (pas très gentil) des points precedents avant de finaliser vos choix :
Alors oui il est tentant d’acheter une action simplement parce qu’elle est éligible au pea; et là je me dis à chaque fois que je devrais écrire tout un article sur le sujet, LA PERFORMANCE GLOBALE est BEAUCOUP plus importante que l’avantage fiscal. Il vaut mieux une action qui prend 15% par an et verse 2% de dividendes et ainsi payer 30% de flat taxe sur les dividendes qu’une action merdique (je ne pèse pas mes mots pour que le message reste ancré) de type Atos, Orange, Carrefour ou Casino qui ont des performances NEUTRES, voire NÉGATIVES sur 5 ans. Pourquoi prendre des actions qui sous performent un simple etf monde où s&p500 pour économiser de l’impôt alors que le jour où l’on souhaite vivre de ses rentes on devra tout de même payer 17.2% de prélèvements sociaux sur des actions qui ont eu une performance désastreuse pendant une décennie ? Voici en passant un tableau sur l’évolution des prélèvements sociaux depuis son existence. La tendance est-elle d’après vous à la hausse ou à la baisse ? Pensez-vous que dans 20 ans elle sera moins ou plus élevée ?
Bon ma haine pour ces actions spécifiques passée, je vais vous donner une technique. Je précise au passage que j’en ai marre de voir ces actions en recommandation, car les néophytes qui suivent les recommandations commencent avec un boulet au pied et ça me fait mal au cœur. Ils perdent de l’argent mais aussi des précieuses années de performance qui auraient pu leur permettre d’atteindre la liberté financière plus rapidement.
En fait, la technique est simple et pratiquée par l’investisseur le plus connu au monde: Warren Buffet. Lorsqu’on lui demande quelle est sa période de détention optimale il réplique » pour toujours ». Pourquoi ?! Parce que tant qu’on ne vend pas, on ne paie pas d’impôts. C’est aussi simple, il ne vend que si la compagnie ne répond plus à ses critères de sélection initiale. Il utilise donc l’intérêt composé durant des décennies sans payer d’impôts. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle sa holding Berkshire Hathaway ne verse pas de dividendes.
Septièmement : Les ratios de rentabilité & avantages compétitifs
J’ai précédemment écrit un article sur Comment trouver une action à très forte croissance ? – Guide du rentier.
On va reprendre les mêmes ratios sans être aussi exigeant. L’objectif ici n’est pas de trouver des actions purement croissance. On va chercher des entreprises rentables, possédant un avantage compétitif avec un minimum de croissance.
- Il faut que la croissance du benefice par action soit Supérieure à 5% par an. Ce qui signifie que l’entreprise prend de la valeur dans le temps.
- Un ROE > 8%. Le ROE est considéré comme le rendement de l’actif net. Il indique à quel point une entreprise est efficace à générer des bénéfices.
- Un ROA > 8%. Le ROA est un ratio de rentabilité qui indique le profit qu’une entreprise est capable de générer à partir de ses actifs. En d’autres termes, le (ROA) mesure l’efficacité de la gestion d’une entreprise à générer des revenus à partir de ses ressources économiques ou des actifs de son bilan.
- Une marge operationelle > 20%. Cela signifiera que l’entreprise possède un Pricing power. Pour en savoir plus sur les avantages compétitifs et le pricing power Qu’est-ce qu’un MOAT ou Rempart Concurrentiel ? (guidedurentier.fr)
- L’entreprise doit avoir une marge nette >10% si c’est une action US, > 8% si c’est une action européenne.
- Un curent ratio (ratio de liquidité générale) > 1. Le current ratio est un ratio de liquidité qui mesure la capacité d’une entreprise à payer ses dettes à court terme. Il faut absolument que ce ratio soit Supérieur à 1.
- Le PER doit être inférieur ou proche de son indice de référence. Je m’explique, si l’entreprise fait partie du Nasdaq 100, son per doit être < 37. Pour le s&p500 <28. Si le per est au dessus de son indice de référence, il faut alors que le peg ratio soit <2.
- Le ratio facultatif le peg ratio < 2. Ce qui signifie un bon équilibre entre croissance et cours sur benefice. Information trouvable sur yahoo finance, dans l’onglet » statistiques » puis « Mesures d’évaluation ».
Un de mes secret de surperformance : Ne pas chercher le rendement (de dividende)
Je ne cherche pas le dividende, je vois tout simplement les dividendes comme un bonus. Cela change complètement la façon de choisir une action.
Tous les points précédents permettent de battre le marché car on élimine tout simplement les actions qui ne le font pas. A la fin du filtrage, il ne reste que des actions capables de faire mieux. Parmi les actions restantes versant des dividendes, elles ont forcément de bonnes perspectives d’avenir et une bonne croissance du dividende permettant une future rente. Les ratios de rentabilité nous assurent que l’entreprise soit rentable et efficace dans ses finances.
A la fin de tous ces filtres, prenez l’action et comparez la à un etf monde sur Google finance, si elle sous performe on l’élimine, si elle est équivalente ou superforme elle est validée et peut faire partie de notre portefeuille. Aprés application (stricte) des filtres… Vous aurez des actions qui versent des dividendes, et qui battent le marché.
Voici deux graphiques pour vous aider à comparer une stratégie purement « dividendes » avec en portefeuille Exxon Mobile (pour équivalent de Total)
Portefeuille dividende : Exxon mobil (comme substitut à l’entreprise Total)
Dans ce portefeuille théorique on commence avec un capital de départ de 1000$, on met en place un versement programmé de 300$ par mois pendant 30 ans : Le portefeuille Exxon vaut 343 353$ et rapporte près de 16k en dividendes annuels. La performance annualisée aurait été de 8.07% depuis 1992.
Voici le portefeuille visant fondamentaux, et dividendes croissants avec deux lignes : Microsoft et Apple
En commençant avec 1000$ et versant 300$ par mois pendant 30 ans : Le portefeuille Microsoft et Apple vaut 16 324 059$ et rapporte près de 92k en dividendes annuels. La performance annualisée aurait été de 23.63% par an depuis 1992.
La différence s’explique par le fait que les entreprises pétrolières versent la majorité de leurs bénéfices aux actionnaires sous la forme de dividendes. Il y a donc très peu de réinvestissement au sein de l’entreprise ce qui se traduit par très peu de croissance.
A l’opposé, Apple et Microsoft ont commencé à verser des dividendes qu’à partir de 2003, ils ont opté pour un réinvestissement en interne afin de croitre. Ils ont décidé d’augmenter progressivement leurs dividendes au fur et à mesure que ces entreprises deviennent matures.
Vous auriez gagné énormément en plus-value et les dividendes seraient beaucoup plus élevés qu’avec une stratégie de gros rendement avec des actions type Total, BP, Royal dutch shell ou Exxon Mobile.
Pour info j’ai testé des actions a rendement souvent suggéré, les résultats sont les suivants : Meme somme de départ 1000$, même versement mensuel 300$ depuis 1992.
- Coca Cola : Capital final 385 219$, dividende final 12k, performance annualisée 8.19%
- Protector & Gamble: Capital final 699 049$, dividende final 16k, performance annualisée 11.46%
- Johnson & Johnson : Capital final 811 434$, dividende final 19.5k, performance annualisée 11.18%
- Mcdonald : Capital final 1 393 577$, dividende final 26.8k, performance annualisée 14%
Pour conclure :
- Il ne faut pas chercher le rendement actuel, il faut par contre chercher le rendement futur à l’aide de « dividendes croissants ».
- Les fondamentaux ne doivent pas être négligés. Il faut une entreprise rentable avec de bonnes perspectives d’avenir.
- Si l’entreprise rapporte moins qu’un indice, elle ne nous permettra pas de battre le marché.
- Il faut faire attention au value trap.
- On n’achète pas une entreprise seulement à cause de son nom, ou du taux de son dividende. Exemple : Total, Carrefour, Casino, Orange …
- La performance globale est BEAUCOUP plus importante que l’avantage fiscal, mixer les deux peut être intelligent. Exemple détenir du Téléperformance, LVMH, Kering, Pharmagest Interactive dans son pea, des actions du type Microsoft, Apple, Blackrock, Visa, Mastercard, Domino’s Pizza… dans son CTO.